Fulgurite
Les fulgurites (du latin : fulgur, signifiant « foudre ») sont des morceaux de silice naturelle amorphe (nommée lechateliérite par Alfred Lacroix) très fragiles, généralement en forme de tube quasi cylindrique plus ou moins rugueux (pouvant évoquer une racine fossilisée), produits par les impacts de foudre sur une roche.
Selon Regina A. Lee, la première découverte de fulgurites répertoriée date de 1706. C'est le pasteur allemand David Hermann qui les a décrites. En 1805, le docteur Hentzen est le premier ayant compris la vraie nature des tubes trouvés dans les dunes de la Sennerheide près de Paderborn, en Allemagne. On les décrit parfois comme des éclairs fossilisés ou pétrifiés. Les plus connues proviennent de l'interaction entre un éclair d'orage et un sol sableux. Ce sont les plus impressionnantes et les moins rares, elles ont notamment été trouvées en abondance dans le désert Libyque6 mais on en trouve aussi dans certains sols latéritiques.
Les fulgurites sont parfois appelées pierres de foudre, un terme ancien (on disait aussi pierres de tonnerre ou céraunies, du grec ancien κεραυνός / keraunós, « foudre ») qui désignait des pierres de forme ou d'aspect singulier, attribuées à une chute du ciel lors d'un orage ou à l'effet de la foudre mais qui étaient en réalité des pierres naturelles ou des artéfacts.
Quand un éclair interagit avec le sol, il libère une énergie estimée à un milliard de joules, et la température des matériaux peut localement et instantanément monter à plusieurs milliers de degrés Celsius. Cette énergie provoque la fonte voire la vaporisation des matériaux siliceux le long du trajet de la foudre à l'intérieur du substrat, parfois sur plusieurs mètres de long, et sur 5 à 20 mm de diamètre en général. Le verre naturel ainsi formé n'est pas assez pur pour être transparent.